L’ordre des vétérinaires s’attaque à IllicoVeto
L’ordre des vétérinaires du grand Est s’est récemment attaqué à l’application Illicoveto qu’ils considèrent comme étant illégale. En effet, plusieurs professionnels estiment que cette application proposant des conseils vétérinaires aux utilisateurs est illégale et constituait une entrave à l’exercice de leur activité. Voici ce qu’il faut savoir sur cette polémique.
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Un nouveau venu qui ne plait pas à tout le monde
Le secteur de la santé médicale est en train de connaitre de profondes mutations qui sont en train de plomber leur activité. La start-up ardennaise de conseil vétérinaire par téléphone, Illicoveto est aujourd’hui très critiquée dans la profession. Selon le quotidien régional l’Union, certains professionnels dénoncent la pratique illégale de leur métier et l’association invoque les textes qui règlementent leur activité. Aujourd’hui, un texte qui stipule que la télémédecine pour les animaux n’est pas autorisée par ceux qui la pratiquent. Selon le président de l’ordre des vétérinaires du Grand Est, la télémédecine pour les animaux est une pratique interdite.
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Ce qui est une accusation balayée d’un revers de main par les concepteurs de l’application. En effet, ceux-ci pensent que l’application ne remplit pas une fonction de télémédecine, mais ne fait que donner des conseils aux utilisateurs. De plus, les sujets abordés sur l’application concernent en priorité l’alimentation, le comportement ou encore la reproduction. D’ailleurs, il s’agit d’une notion qui a été largement spécifiée sur le site d’Illicoveto qui mentionne clairement qu’il est impossible d’effectuer une consultation par téléphone.
Un débat autour des subventions
La lutte contre cette application a aussi engendré un débat sur les subventions allouées aux startups. En effet, la subvention allouée à la startup conceptrice de l’application pose problème. Alain Jetur, vétérinaire dans l’Est, estime que tous les vétérinaires sont aujourd’hui tenus d’assurer une permanence de 24h/24 pour intervenir en cas de besoin. Il estime que le manque à gagner pour les vétérinaires était de 11.000 euros par an s’ils facturaient leurs appels.
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Dès lors, cette application vient bloquer toute initiative consistant à faire une marge chez la Clinique Saint Just. La plateforme propose d’ailleurs des appels à 2.5 euros la minute avec une durée de consultation qui varie entre 6 et 15 minutes. Les éditeurs de l’application se défendent en avançant le fait que tous les appels étaient gérés par des vétérinaires, notamment ceux disposant d’une formation en urgence. L’équipe précise surtout le fait que 80% des appels reçus ont permis de différer les visites chez les vétérinaires.
IllicoVeto, une menace pour la profession vétérinaire ?
IllicoVeto, une menace pour la profession vétérinaire ? Plusieurs voix s’élèvent contre cette application innovante. Les développeurs de l’application avancent quant à eux que leur objectif n’est pas de remplacer les consultations physiques, mais plutôt de proposer une alternative valable et accessible 24h/24 et 7j/7 pour des situations non urgentes ou qui permettent au client d’avoir un avis avant même une consultation physique chez le vétérinaire. La question se pose alors : l’utilisation massive d’une plateforme comme IllicoVeto peut-elle mettre en péril l’exercice du métier de vétérinaire ? Le débat est lancé ; il appartient désormais aux différentes parties prenantes (éditeurs d’applications mobiles spécialisées dans la médecine animale, vétérinaires…) de trouver ensemble un juste milieu afin que chacun y trouve son compte tout en assurant le bien-être animal.
Les critiques de l’Ordre des vétérinaires envers IllicoVeto : une question de qualité des soins ?
Les critiques de l’Ordre des vétérinaires envers IllicoVeto portent notamment sur la qualité des soins proposés. Selon eux, les consultations à distance ne permettent pas un examen physique complet de l’animal et peuvent ainsi mener à des erreurs de diagnostic ou à une méconnaissance de certains symptômes/problèmes. Cette question est d’autant plus importante que la santé animale est souvent liée aux conditions environnementales et comportementales dans lesquelles évolue l’animal. Autrement dit, certains signaux extérieurs pourraient être fondamentaux pour le vétérinaire afin d’établir un diagnostic précis.
Pour autant, il n’est pas question ici de remettre en cause la qualité du travail accompli par les développeurs d’applications comme IllicoVeto qui cherchent avant tout à faciliter l’accès aux soins animaliers. Cette innovation doit s’accompagner d’un encadrement réglementaire strict garantissant une certaine qualité des prestations proposées.
Ce débat nous rappelle que la santé animale est un sujet sensible qui nécessite une attention particulière. Les services numériques et autres plateformes de santé ont sans conteste leur place dans notre société moderne mais doivent être utilisés avec précaution pour éviter toute mise en danger inutile.
C’est pourquoi il faut travailler ensemble afin qu’une réglementation adaptée soit mise en place répondant tant au besoin innovant de chaque acteur concerné qu’au besoin crucial du bien-être animal face à toutes ses nouvelles formes d’exercice.